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Résumé

Nous examinons ici si, en Suisse, vivre sans enfant représente une vie florissante, dans le sens de la liberté de «vivre la vie que l’on a raison de valoriser» (Sen, 1999). En utilisant les données de l’enquête suisse sur la famille et les générations (EFG 2013), nous posons trois questions. Nous commençons par examiner si l’existence sans enfant correspond à un mode de vie spécifique qui se répand. Dans un second temps, nous analysons le lien entre l’absence d’enfant et la qualité de vie à travers une série d’indicateurs relatifs au bien-être économique, à la santé, à la gestion du quotidien, aux relations de couple et à la vie sociale. Le bien-être des personnes sans enfants est étudié à deux moments du parcours de vie : durant la période de la parentalité, en comparant les personnes ayant ou non des enfants dans leur ménage, mais aussi pour la vie ultérieure des personnes ayant eu ou non des enfants. En Suisse, l’infécondité est certes parmi les plus élevées au monde, mais elle ne s’accroît pas et n’apparaît pas comme un projet de vie. D’autre part, les personnes sans enfant n’ont pas une vision plus négative des implications de la parentalité. Nos résultats confirment que dans le contexte suisse les jeunes parents rencontrent des difficultés économiques, vivent au quotidien la pression des tâches familiales et ont une vie de couple de moindre qualité, mais la présence d’enfant au quotidien n’affecte pas la santé de leurs parents. Surtout, nos résultats montrent que vieillir sans enfant est associé à une moins bonne insertion sociale. Les enfants joueraient donc un rôle important dans la construction de liens sociaux forts, «réserves» utiles au grand âge.

Année de publication
2018
Journal
LIVES Working Paper
Volume
072
Nombre de pages
1-35
Numéro ISSN
2296-1658
URL
http://dx.doi.org/10.12682/lives.2296-1658.2018.72
DOI
10.12682/lives.2296-1658.2018.72
Mots-clés
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