Le fait de grandir dans des régions rurales entraîne un désavantage à long terme en matière de fonctionnement cognitif. Même en tenant compte des différences liées à l'éducation et à la profession, le fait d'habiter en milieu rural (par opposition au milieu urbain) au début de la vie restait associé à de moins bonnes performances cognitives à un stade ultérieur de la vie. Cela suggère que le fait de grandir dans des régions rurales entraîne un désavantage à long terme en matière de fonctionnement cognitif.
L'étude, publiée dans la revue Nature, se base sur les données de l'enquête SHARE sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe. Les chercheur·es ont créé des trajectoires résidentielles depuis la naissance sur un échantillon de plus de 38'000 personnes. Ils et elles ont étudié l'association entre les trajectoires résidentielles au début, au milieu et à la fin de la vie et trois résultats en matière de fonctionnement cognitif : le rappel immédiat, le rappel différé et la fluidité verbale.
L'étude montre que les personnes vivant dans des quartiers plus favorisés sur le plan socio-économique ont tendance à avoir de meilleures fonctions cognitives plus tard dans la vie, même si les participant·es avaient déménagé dans des quartiers plus favorisés par la suite.
Les politiques de santé publique devraient donc tenir compte du fait que les inégalités entre zones urbaines et zones rurales au début de la vie peuvent avoir des liens durables avec les inégalités en matière de santé cognitive chez les personnes âgées et très âgées.
Lire l'article paru dans Nature: Residential trajectories across the life course and their association with cognitive functioning in later life